Aquarelliste Thierry de Marichalar

8 Ombres et lumières


1 Technique humide 4 Commencer à peindre 7 Paysages
2 Matériel 5 Ciels 8 Ombres et lumières
3 Couleur 6 Mer et eau 9 Astuces diverses



La difficulté majeure dans l'aquarelle est de peindre la lumière.

Celle-ci donne une atmosphère et un caractère tout particulier en lui donnant vie.



La difficulté provient du fait qu'elle n'a ni forme ni couleur, tout dépend du sujet et de l'environnement.

Le sujet de la lumière introduit également son opposée, l'ombre. Ce n'est que par l'opposition de ces deux éléments que nous pouvons donner vie à  la lumière par des jeux de contrastes savamment dosés.  

Une lumière puissante produit des ombres tranchées et nettes et au contraire une lumière douce et diffuse donnera des ombres légères et floues.



Quelques règles peuvent cependant vous aider à contourner cette difficulté :

Réserver le blanc du papier,

Intensifier les contrastes,

Colorer les ombres,

Utiliser une palette restreinte et la théorie des couleurs.

Utilisation de la réserve

C'est la première chose qui nous vient à l'esprit, et cela s'accompagne souvent d'ombres sombres.
La réserve est le blanc du papier et s'obtient soit en protégeant avec du drawing-gum avec un effet un peu dur et figé, soit en contournant les espaces vierges pour un rendu plus naturelle mais cela implique une étude approfondie du sujet avant de commencer à peindre.




du net au flou



Intensifier les contrastes

Les contrastes font naître la lumière, un blanc sera toujours plus lumineux si vous opposez à côté une teinte fortement foncée. N'hésitez surtout pas à renforcer davantage cette opposition de contraste pour augmenter l'impact lumineux et donner une puissance toute particulière dans vos aquarelles.






Colorer les ombres

Renforcer les contrastes  amène à peindre les ombres.

Les ombres sont constituée des ombres propres et des ombres portées, l'ombre propre garde la couleur du sujet sur lequel elle se trouve atténué par l'intensité de l'ombre elle-même, l'ombre portée est la projection sur différends plans.

Ces ombres ,constitués par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel sont très influencées par leur environnement, réflexions, reflets, réverbération, support sur lesquels elles se trouvent etc.

L'aquarelle n'étant pas une reproduction  « photographique » de la réalité, n'hésitez surtout pas à amplifier ces phénomènes pour rendre les ombres lumineuses et leur donner vie.


Conseil : Evitez les ombres « noires ».


Ombres portées                                                      Ombres propres

Tout dépend de la quantité de lumière, la tonalités des contrastes ombres lumières donne une ambiance différente selon que la lumière est forte ou douce.

Renforcez les contrastes par des ombres fortes avec une lumière forte et présente mais préférez des contrastes doux et subtiles avec une lumière douce et voilée.

Vous pouvez encore accentuer ces effets en jouant avec la représentation des ombres :

Ombres aux contours nets par une grande luminosité et contours doux et flous pour une lumière diffuse.






Utiliser une palette restreinte et la théorie des couleurs

Il est très facile « de gouacher » et de ternir les couleurs.



Pour garder une fraîcheur  et une luminosité dans les pigments claires, utilisez de préférence des couleurs transparentes et des couleurs pures.



Voici un petit exercice en pas à pas


Mouillez toute la feuille de papier et posez des couleurs diluées claires dans le mouillé en conservant une bande verticale lumineuse sur le 1/3 gauche.

Couleurs : jaune, jaune indien, rose permanent.


Accentuez dans le mouillé des arbres de part et d'autre de la bande verticale en jaune indien , et suggérez la ligne de base de la terre avec de la terre de sienne brûlée, terminez en accentuant des reflets sur l'eau.

Séchez.


Nous allons revenir sur les sapins avec la technique de l'inondation partielle c'est à dire que l'on mouille uniquement ce que l'on désire peindre. Veillez à ce que ce travail se fasse en conservant toujours une humidité dans la végétation afin de pouvoir rectifier les couleurs. C'est un travail rapide et spontané.

Spontané car les sapins seront réalisé avec une gestuelle par un va et vient horizontale suggérant les branches et laissant transparaître des espaces sec entre les branches.

Commencez par les sapins de part et d'autre de l'éclairage verticale avec une eau très légèrement teintée de sienne brûlée.


Continuez les sapins avec la même gestuelle en renforçant progressivement les couleurs, terre de sienne brûlée. Si cela est trop foncé, les sapins étant toujours humides, vous pouvez éclaircir en rajoutant une goutte d'eau.


Continuez avec la sienne brûlée et rajoutez un violet tirant sur l'alizarine permanent avec de l'outremer (qui tire sur le rouge) pour renforcer les couleurs.

Normalement à ce stade tous les sapins sont encore mouillés et vous pouvez adapter à tout moment les teintes et tonalité.


Finissez la découpe des sapins avec des teintes de plus en plus sombres, et suggérez quelques troncs au milieu lorsque le papier est mât avec un pinceau fin et du pigment brut pâteux.


Avant que cela ne sèche, mouillez à l'eau claire la rivière et avec un pinceau plat puis faites quelques réflexions des sapins avec les mêmes couleurs.  La surface étant mouillé, les reflets seront très doux et simuleront une eau calme.

Quand le papier est mât (base des spins et eau), suggérez la ligne de base entre  la terre et la rivière avec un pinceau chargé de pigments sombres et pâteux (outremer, alizarine, sienne brûlée). Cette base qui donne une assise à la végétation fusera très légèrement dans le papier mât et il ne sera pas nécessaire de faire précis.


Terminez par quelques retraits dans le mât avec un petit pinceau acrylique à poils durs et complétez éventuellement par la présence de gibier d'eau qui donnera l'échelle au tableau.



Conseils

Pour éviter de ternir et « gouacher » les tons très foncés, travaillez dans le mouillé avec des pigments purs et laissez l'eau du papier s'occuper des fusions de couleurs.  Les pigments plus ou moins lourds se déposeront sur le papier tout en offrant une granulation intéressante, et le blanc du papier ressortira sous ces teintes foncées.



Les ombres n'étant pratiquement jamais noire, n'hésitez pas à colorer vos ombres. Vos aquarelles vous en remercieront et gagneront en fraîcheur, luminosité et prendront vie.



La théorie des couleurs sera d'un précieux secours pour mettre en vibration les couleurs par l'opposition de leur complémentaire et par l'opposition des teintes chaudes avec les teintes froides.


Ce détail montre comment les teintes froides éloigne alors que les teintes chaudes rapprochent, l'utilisation de réserve de papier blanc et de dégradés doux amène une lumière en contre-jour très naturelle.




Ce détail de rose jaune explique comment obscurcir les ombres par une couleur complémentaire qui permet de faire vibrer les couleurs et introduire un ton neutre coloré.




16/05/2008
78 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 1400 autres membres